mercredi 12 mars 2014

Cotter : « L'Ecosse ressemble un peu à l'Auvergne »


Alors qu'il s'apprête à quitter Clermont à l'issue de l'exercice en cours pour endosser le rôle de sélectionneur de l'équipe nationale d'Ecosse, Vern Cotter s'est longuement confié pour relater son aventure en Auvergne, ses sentiments et ses relations, ainsi que les raisons de son départ. À l'avenir, il se dit également « intéressé » par un poste aux commandes du XV de France. Rencontre.

Lors d'un entretien accordé au bi-hebdomadaire Le Monde, le célèbre coach à la casquette, qui prendra en main les rênes de la sélection écossaise en juin prochain, s'est livré sur l'expérience que l'ASM lui a octroyée, ainsi que tous ses moments forts avec les "Jaunards". Extraits :

Grâce à vous, en 2010, les « Jaunards » ont remporté leur premier championnat de France après dix finales perdues. Quelle image espérez-vous laisser à Clermont ?
Vern Cotter : Je voudrais laisser l'image de quelqu'un qui a toujours fait avancer son équipe, qui se remet tout le temps en question et qui aime le partage. Dans un premier temps, on avait signé un contrat de deux ans. Finalement, avec ma famille, on est restés huit ans ici. J'étais venu pour un challenge sportif – gagner le bouclier de Brennus – mais mon passage a pris une importance qui dépasse le cadre professionnel. Il est devenu une grande partie de notre vie. Pendant une saison de rugby, on voit des familles s'élargir, des mariages, des naissances… Mes trois enfants ont grandi à Clermont et ma plus jeune fille y est même née, par exemple. Ils ont la nationalité française. Comme moi, d'ailleurs, car cela me tenait à coeur.
Comment décririez-vous les supporteurs auvergnats ?
V.C. : J'ai des attaches fortes avec eux. Ce sont des gens de terroir. Passionnés, fidèles, unis. Si je devais convaincre quelqu'un de venir visiter la ville, je l'inviterais à passer dans notre stade un après-midi de match. On parle toujours d'esprit de famille dans le rugby mais je pense que là, au moins cette fois, on peut vraiment utiliser cette expression à bon escient. Jusqu'à notre titre de champion de France en 2010, tout un peuple avait l'impression qu'une malédiction poursuivait le club. Puis on a enfin réussi à gagner ce championnat que le club n'avait pas réussi à gagner en un siècle. Dans le sport professionnel, peu d'équipes perdent trois finales puis gagnent la quatrième, comme ce fut mon cas avec Clermont. Je trouve ça fort. Surtout quand on sait que plusieurs joueurs m'ont eu dès le début, comme mon capitaine, Aurélien Rougerie.
Dans ce cas, pourquoi avoir décidé dès l'été 2013 de quitter le club de l'usine Michelin ?
V.C. : Pour avoir l'occasion d'entraîner une sélection lors d'une Coupe du Monde. Je vais prendre l'Ecosse à dix-huit mois du Mondial en Angleterre. Le timing me semble bon. Je sais que ça va être compliqué, que l'Ecosse a perdu de son lustre, mais je suis toujours preneur pour ce genre de défis. D'ailleurs, l'Ecosse ressemble un peu à l'Auvergne : ce n'est pas une destination que tout le monde choisirait. Ce n'est ni la Grèce ni les Seychelles, où les gens vont pour les vacances. Le pays est plutôt connu pour la brume, la pluie. Mais, comme à Clermont, on y rencontre des gens de terroir avec de grandes qualités humaines.
Vous aviez postulé pour entraîner les All Blacks, la sélection de votre pays natal, en 2011. Seriez-vous un jour intéressé par le XV de France ?
V.C. : Oui, si j'en avais l'occasion. Jusqu'à présent, ça n'a jamais collé, l'occasion ne s'est jamais vraiment présentée. Peut-être plus tard, on ne sait jamais… Tout bouge tellement vite dans notre métier. Après la Coupe du Monde 2015, je ferai le Tournoi des six nations 2016, et après, je partirai sans doute à la recherche d'une nouvelle aventure.
Source interview : Le Monde | Sport
(Article rédigé par Keyvan Malavielle)
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